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Une serre chauffée de 1000 m2, ça vous dit ?

Une rencontre un peu providentielle sur une petite route de campagne de la France profonde: un agriculteur sur son tracteur et sa benne se range gentiment pour laisser passer mon petit camion de maraicher; le marquage publicitaire de ma camionnette faisant son effet, une heure plus tard, il m’appelle pour me dire : « on a une serre chauffée et automatisée de 1000 m2 et on cherche un maraicher qui veuille bien l’exploiter »…

C’est trop beau pour être vrai, car une serre chauffée et automatisée de 1000 m2, c’est rare dans la région et ça ne se trouve vraiment pas sous le sabot d’un cheval! Ma première réaction: méfiance, car c’est vraiment trop beau pour être vrai. Deuxième réaction: 3 jours après, l’affaire était conclue…

On fait quoi, maintenant ?

Quand 1000 m2 de terre sont laissés secs et non cultivés durant un temps certain, il vaut mieux savoir où on va et ce qu’on fait…

Sans tergiverser, on a sorti la butteuse pour faire des planches permanentes sur billons; ça réchauffe, ça draine, ça soulage le maraicher…

 

 

 

Dans la foulée, on a fait venir 45 m3 de compost. La vie biologique de ce sol est faible, et en attendant de pouvoir l’amender par des matières carbonnées (à coup de BRF et de paille) à l’automne, il faut pourvoir les plants et semis du nutriment nécessaire pour la saison; on est début avril et il ne faut pas traîner.

Epandage de compost à l’épandeur (sans hérisson)

Un coup de herse rotative pour intégrer un peu le compost.

 

Et voilà le travail !

 

« Il est content! » dirait Jean-Marc…

« Y a plus qu’à » repiquer, semer, repiquer, semer……

Au fait, la serre est chauffée comment ?

La serre a été installée par le GAEC La Pépinière qui est une grande ferme d’élevage. La famille Meunier qui l’exploite a fait installer une unité de méthanisation; le fonctionnement est simple sur le principe: les effluents d’élevage sont confinés, ce qui produit du gaz, lequel est utilisé pour faire tourner une turbine, laquelle entraîne un générateur d’électricité; le but premier de l’action est donc de produire de l’électricité (qui repart dans le réseau) et accessoirement, le refroidissement de la turbine permet de chauffer des maisons d’habitation et en l’occurrence aussi la serre. C’est donc une solution des plus écologiques qui puisse se trouver et cela correspond parfaitement l’idée de production de légumes bio.