Beaucoup de nos clients aiment savoir comment les choses sont faites, comment cultive-t-on des légumes qui soient sains, riches et beaux. Pour répondre à cette question, Bernard a réalisé une petite vidéo sur le sujet. En 9 minutes, l’essentiel est dit.
Catégorie : Sol vivant
Cette rubrique contient les ressources relatives au sol vivant.
Santé des sols = santé des aliments = santé des humains
Sol vivant = légumes vivants et riches
Un sol non labouré profite d’une vie biologique intense : vers de terre, champignons, bactéries, une faune diversifiée macro et micro-biologique s’active, se nourrit des résidus de culture et surtout des matières organiques dont nous pourvoyons nos planches de culture ; l’activité des micro-organismes va produire toutes sortes de minéraux, nourriture des plantes : c’est le cycle naturel de la fertilité.
Nous ne faisons rien d’autre que de reproduire au champ ce qui se passe dans une forêt : les feuilles tombent, se dessèchent et finissent par être décomposées par les champignons et bactéries qui vont nourrir les racines des arbres.
Riche et équilibré, le sol va pouvoir produire des légumes riches et équilibrés, peu sensibles aux maladies, ce qui conduit à un usage minimaliste voire inexistant des produits phytosanitaires. Remarquons surtout que les éléments vitaux du légume (vitamines, minéraux) ne sont pas issus d’une fertilisation de synthèse, mais sont le fruit du cycle naturel de la fertilité
La première conséquence est gustative : une carotte a vraiment le goût de la carotte, pareil pour tous les autres légumes, de la tomate au fenouil. Si une carotte en a le goût, elle en aura également le contenu nutritif en minéraux, en vitamines et en oligo-éléments, c’est-à-dire les éléments nécessaires à la bonne santé du corps. Des analyses chimiques permettent de confirmer cette perception.
Sol travaillé = légumes pauvres
A l’inverse, le labour du sol détruit l’essentiel de la vie biologique, c’est un écocide des vers de terre ; le sol étant déstructuré, il n’est plus capable de contenir la matière organique donc vivante, laquelle va disparaître petit-à-petit soit par lessivage lors des précipitations, soit par évaporation. Actuellement, en France, le taux moyen de matière vivante dans les sols agricoles est de 1,5% alors qu’on était proche des 5% en 1950.
Un sol vidé de ses minéraux et éléments vitaux sera sensible aux maladies, aux nuisibles – donc usage important de produits phytosanitaires – et pour produire des légumes, devra recevoir une fertilisation rapportée, souvent de synthèse.
Conséquence : une baisse dramatique des éléments nutritifs.
Une comparaison entre des tables de composition des aliments des années 1960 et 2017 sur une base de 70 fruits et légumes les plus consommés en France fait apparaître une perte d’environ -16% de calcium, -27% de vitamine C et -48% de fer.
Si nous insistons autant sur la vie du sol, c’est parce qu’elle est l’élément premier et déterminant de la qualité gustative et nutritive de nos légumes, car pour certains d’entre eux – comme la tomate, la carotte, panais, chou, fenouil, poireau, radis – la vie du sol détermine particulièrement goût et le contenu nutritif.
Comment (ré)activer la vie biologique du sol ?
C’est la question que se pose (ou devrait se poser) toute personne qui souhaite faire pousser du végétal dans son sol. On sait aujourd’hui qu’un sol travaillé pendant un certain nombre d’années est un sol qui a perdu sa matière organique – l’ensemble des « acteurs » de la vie biologique. Que faire en face d’une terre bien caraméleuse (1), tassée, nue… ? Il faut attirer ces fameux « acteurs » et avant tout: les vers de terre, car ils sont en tête du peloton des travailleurs de la vie du sol. Comment les attirer? On les attire de la manière dont on attire tout animal: en lui donnant à manger.
En couvrant le sol de matière organique fraîche, donc non encore décomposée, on met en route un x-ième sens des vers de terre lesquels sont capables de faire plusieurs dizaines de mètres pour aller chercher à manger.
Quelle matière organique choisir pour cela ? On évitera les matières trop azotées dans un premier temps (comme la tonte de gazon ou bien un fumier de bovin) pour s’orienter vers les matières carbonnées comme la paille, le foin, le bois (copeaux de bois ou BRF), ce dernier ayant le rapport carbone/azote le plus important.
A titre d’exemple, nous cultivons depuis peu une serre dont la terre bien caraméleuse est une terre rapportée, restée nue et en friche pendant 3 ans, non arrosée; donc sans humification et sans matière organique, niveau de vie biologique au plus bas. Afin de pallier à ce déficit à court terme et pouvoir assurer une saison de culture, nous avons fait un apport assez massif de compost, matière organique arrivée au stade final de décomposition, (si on résume: très peu de carbone, mais très riche en azote, donc ce qu’il faut pour nourrir la plante, à défaut de nourrir le sol).
Avec ça, la saison était assurée. Mais……
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Première approche du sol vivant
Dans cette rubrique, nous renvoyons vers différentes ressources existantes sur le web et qui font référence en matière d’agronomie du sol vivant.
Les ressources de base
En premier lieu, il convient de mentionner les deux sites qui traitent de la manière la plus explicite du sujet:
- Tout d’abord, Vers de terre Production, qui est l’école agronomique (numérique) de la vie du sol, fondée par François Mulet en 2017, avec la chaîne Youtube associée sur laquelle vous trouverez des centaines d’heures de formation, conférences…
- Historiquement, le site et la chaine Youtube Maraichage sur sol vivant fut créée avant Vers de terre Production. Comme son nom l’indique, Maraichage Sol Vivant se concentre surtout (mais pas que) sur l’aspect maraichage alors que Vers de terre Production a une vocation plus universelle et touche tous les domaines de l’agriculture (viticulture, élevage, agroforesterie, etc).
Aller droit au but
- Voici le cycle de 6 conférences de François Mulet qui établissent les principes du sol vivant et une approche globale.
- Pour les agriculteurs, agronomes, passionnés, qui veulent aller plus loin, ici le cycle de conférences de Konrad Schreiber (ancien éleveur, agronome (DE), conseiller en systèmes de production pérenne) sur la fertilité des sols : pourquoi ça peut pousser tout seul ?
- Quand vous aurez vu/écouté ces deux cycles, vous glanerez par vous-même dans les sujets qui vous intéressent sur ces chaînes Youtube.
Ailleurs
Le thème de la vie et de la fertilité des sols devient de plus en plus émergeant, c’est pourquoi nous citons ci-dessous, à titre d’exemple, des articles qui paraissent sur différents sites à ce sujet. Après, à chacun de faire ses recherches et de se former dans ce domaine. Aujourd’hui, les outils et les connaissances sont là; nous sommes tous des acteurs de la vie du sol – à différents degrés, certes – mais nous sommes tous confrontés à moment donné au choix: voulons-nous réaliser/soutenir une agriculture du vivant ou bien je continue à réaliser/soutenir le « modèle de papa », c’est-à-dire une agriculture d’après-guerre basée sur le travail du sol et la chimie ?
• Sciences et Avenir (octobre 2016): L’intérêt du non-labour confirmé.